Bonsoir à tous,
Après avoir reproduit récemment des billets plutôt orientés vers la "Sagesse", je vais revenir je pense quelques temps sur la finance (je n'en oublie pas pour autant le précédent sujet...)
La finance car je me suis quelque peu coupé des actualités "générales" dirons-nous pour ne pas être trop pollué au quotidien et me suis concentré sur les informations qui m'intéressent plus particulièrement tant sur le plan personnel que sur celui professionnel.
Par ailleurs, cette finance qu'on associe souvent avec raison avec des cercles de pouvoir, a une telle influence qu'en s'y intéressant, on retombe nécessairement sur des sujets d'actualité.
D'où l'objet de ce billet qui reproduit quelques extraits choisis, émet quelques commentaires et indique le lien pour approfondissement..
Bonne lecture à tous !
1) Poursuite sur l'argent liquide
Ce sujet revêt une importance particulière de mon point de vue par rapport aux incidences plus globales que sa disparition - c'est de cela dont il s'agit - entrainera (je n'emploie pas le conditionnel lorsque qu'on constate les mesures prises dans tel ou tel pays, essentiellement en Europe, je ne connais pas la situation dans les autres zones).
Aussi, je cite ci-après un extrait d'une lettre d'information d'un gérant de fonds où la franchise de ton est appréciable tout autant que la citation finale (en même temps, vu son auteur...).
"[...] Soucieuse de lutter contre la fraude fiscale et l’économie souterraine, l’Union européenne a accéléré un mouvement de dématérialisation déjà bien entamé : elle est aujourd’hui en passe d’abolir l’argent liquide. Certains économistes s’en réjouissent, avançant avec sérieux que le billet limite l’impact des politiques de taux négatifs puisqu’il n’en subit pas les effets. Le Danemark (qui n’est pas dans la zone euro) a fait un pas supplémentaire en proposant une loi qui autoriserait les commerces à refuser les paiements en cash. Le paiement électronique, avec sa transparence sans faille, séduit chaque jour un peu plus. On vante la traçabilité des dépenses en oubliant un peu vite l’usage qui en sera fait.
A qui profite le crime ? A ceux qui valorisent cette trace. Qui a utilisé un compte Amazon sait bien que quelques achats seulement suffiront à constituer son « profil » de consommateur. Amazon comme Google sont avant tout des bases de clients renseignées. Des bases solidement valorisées : 200 milliards de capitalisation pour Amazon, 375 milliards pour Google.
Plus proche de nous, la société française Criteo permet à ses clients de mieux cibler leurs campagnes de publicité grâce à ses algorithmes prédictifs. On reste dans le même thème : la dématérialisation des paiements produit une dissymétrie grandissante de l’information entre consommateurs et vendeurs au profit des derniers. Valoriser cette information c’est ce que font, chacune à leur manière, les sociétés que nous avons citées… et c’est pourquoi nous en sommes actionnaires.
Mais si l’actionnaire se réjouit pleinement de ces beaux cas d’investissement, le citoyen sait en retour qu’ils sont nés de l’abandon forcé d’une part de liberté. La traçabilité nous impose la production d’une information qui, une fois récupérée, distordra les règles classiques de l’équilibre des prix. La transparence vantée, rabâchée par nos législateurs, a ses zones d’ombre. Elle a aussi ses conséquences inattendues. Nul ne peut se réjouir trop vite de la moralité retrouvée grâce la dématérialisation des paiements sans constater que ce modèle vertueux, qui permet l’éradication de la fraude fiscale, permet aussi l’émergence de monstres (Amazon, Google) ne payant pas d’impôt. Quel pied de nez inattendu !
« L’argent c’est de la liberté frappée » disait Dostoïevski, la dématérialisation à travers un compte Nickel ou une Amex, c’est un peu de liberté perdue."
http://www.clubpatrimoine.com/partenaire/Financiere_de_l_echiquier/article/Touchez_pas_au_Grisbi_L_Edito_de_Marc_Craquelin_Financiere_de_l_Echiquier-a20380.aspx
2) Sur les mega hedge funds (oui, là on est sur du lourd)
" Le levier brut décolle dans l'industrie de la gestion alternative. Le régulateur britannique, la Financial Conduct Authority (FCA), l'estime à 67 fois la valeur nette des actifs (NAV) à fin septembre 2014 contre 64 fois un an plus tôt. L'étude semestrielle couvre 418 milliards de dollars d'actifs gérés par 132 fonds au sein de 52 sociétés. Tous les participants sont domiciliés offhore, la majorité (69%) aux Iles Caïmans.[...]"
http://www.agefi.fr/articles/la-gestion-alternative-recourt-plus-fortement-au-levier-1359520.html#xtor%3DEPR-25
Donc cela signifie que pour 418 milliards de dollars confiés en gestion, les gérants de ces hedge fund pratiquent un levier qui permet, avec de la dette et autres montages, de multiplier la mise par 67, soit donc d'avoir un impact d'environ 28 000 milliards de dollars !!!
Gare à l'appel de marge si celui-ci vient à augmenter !!!
(on s'abstiendra de commentaire sur le lieu de domiciliation si ce n'est de rappeler qu'il s'agit d'un des trois premiers créanciers de l’État français...)
3) Sur la finance et les NBIC
J'ai déjà rédigé un billet sur le thème des NBIC ou plutôt reproduit deux articles. Je vous invite donc à les relire au passage !
L'extrait ci-dessous est tiré du blog de Liliane HELD-KHAWAM dont le nom est sous-titré "La finance est un très bon serviteur et un très mauvais maître".
L'article est beaucoup plus complet avec détails et sources, dont si vous voulez poursuivre, vous avez le lein au-dessous.
" La Haute finance à l’assaut de votre patrimoine génétique.
Le dieu-argent de la haute finance est un dieu gourmand voire vorace. Il n’a jamais de sensation de satiété. Ce 21ème siècle est son heure. Il s’est coup sur coup approprié sans grande difficulté le marché de l’emploi, a saboté le concept d’État-nation, a privatisé les services publics, a démantelé les institutions publiques de plus en plus soumises aux besoins impératifs du marché mondial, a confisqué les capitaux de retraite et autres épargnes, a mis la main sur les ressources naturelles mondiales, a siphonné les monnaies nationales et les excédents des balances publiques, etc. La privatisation de la planète et de ses ressources est ainsi une réalité difficilement contestable.
Les exploits du dieu-argent sont innombrables. Le plus déterminant pour l’avenir de l’humanité serait la réussite du renversement déjà bien engagé de la suprématie des législations nationales en sa faveur. Pour faire simple, le système du dieu-argent supplante aujourd’hui les gouvernements qui lui ouvrent grand les portes de leurs territoires et de leur législation dans une ambiance d’impuissance mêlée d’un certain fatalisme.
Que ce transfert de la suprématie du peuple en faveur des marchés financiers soit reconnu constitutionnellement et l’on verra tomber tout rempart protecteur de l’homme, de son identité et par extension de l’humanité.
Cette fragilisation des droits de l’humain et de sa liberté de disposer de lui-même dans un environnement sécurisé est fortement aggravée actuellement par une technologie massivement soutenue par les marchés financiers qui a pris une option claire pour le transhumanisme.
Eugénisme, marchandisation de l’être humain, captation du patrimoine génétique, humanisation des robots et robotisation de l’humain sont devenus non seulement possibles mais exigés par des décideurs inconnus cachés derrière les marchés financiers.
La bataille de fond qui se livre actuellement est celle de l’identité de l’humanité, des libertés inaliénables et gratuites de l’homme. L’enjeu : La privatisation de la VIE et de l’immortalité. Rien de moins ! ..."
https://lilianeheldkhawam.wordpress.com/2015/05/28/la-haute-finance-a-lassaut-de-votre-patrimoine-genetique-par-liliane-held-khawam/