Lors de la lecture d'un ouvrage d'un "écrivain" que j'affectionne particulièrement, je suis tombé sur l'extrait que je vais recopier à l'identique ci-après.
En préalable, je tiens à indiquer
1) que mes précédents billets n'avaient que pour thèmes, de manière générale, la finance et la monnaie, et que me focaliser sur ces seuls thèmes n'était pas mon objectif lors de la création de ce blog;
2) que ce que vous allez lire pourra vous sembler ... "spécial", mais, là encore, je suis toujours prêt à accepter a critique;
3) que cela a été écrit en 1927 et je trouve que cela a un écho particulier lorsqu'on constate certains évènements qui surviennent particulièrement aux Proche et Moyen Orients.
Bonne lecture.
"[...] ainsi, quand la résistance à une invasion étrangère est le fait d'un peuple occidental, elle s'appelle "patriotisme" et est digne de tous les éloges; quand elle est le fait d'un peuple oriental, elle s'appelle "fanatisme" ou "xénophobie" et ne mérite plus que la haine ou le mépris. D'ailleurs, n'est-ce pas au nom du "Droit", de la "Liberté", de la "Justice" et de la "Civilisation" que les Européens prétendent imposer partout leur domination, et interdire à tout homme de vivre et de penser autrement qu'eux-mêmes ne vivent et ne pensent ? On conviendra que le "moralisme" est vraiment une chose admirable, à moins qu'on ne préfère conclure tout simplement, comme nous-mêmes, que, sauf des exceptions d'autant plus honorables qu'elles sont plus rares, il n'y a plus guère en Occident que deux sortes de gens, assez peu intéressantes l'une et l'autre: les naïfs qui se laissent prendre à ces grands mots et qui croient à leur "mission civilisatrice", inconscients qu'ils sont de la barbarie matérialiste dans laquelle ils sont plongés, et les habiles qui exploitent cet état d'esprit pour la satisfaction de leurs instincts de violence et de cupidité. En tous cas, ce qu'il y a de certain, c'est que les Orientaux ne menacent personne et ne songent guère à envahir l'Occident d'une façon ou d'une autre; ils ont, pour le moment, bien assez à faire de se défendre contre l'oppression européenne, qui risque de les atteindre jusque dans leur esprit; et il est au moins curieux de voir les agresseurs se poser en victimes".
René Guénon, La crise du monde moderne, Chapitre VIII L'envahissement occidental